Un courant d’air usé
Transporte les années
Et le souvenir perdu
D’un amour révolu
Elle était belle et brune
Ses cheveux longs flottaient
Et dansaient sous la lune
Le désir implorait
Il lui jetait des roses
Portait des chemises en lin
Il fumait de la prose
Douces volutes de jasmin
Le monde pouvait y voir
L’aboutissement du soir
Le son doux et nacré
Des orgasmes raffinés
Mais la nature dicte sa loi
Sans que nul n’y résiste
Ainsi chez l’exorciste
Déboula le p’tit roi
Elle lui donna ses seins
La caresse de ses nuits
Nulle place pour les mains
D’un homme qu’on oublie
Sa crinière raccourcit
A l’entrée des écoles
Quand septembre retentit
Et que la joie s’immole
Oublie ça dans un verre
Vole au dessus des toits
Le désir qu’on enterre
Dans le silence des froids
Elle ne te regarde plus
Tu te perds dans la toile
Où tu restes à l’affût
Du retour de l’étoile
Avant que l’aube salie
N’éclaire nos tristes vies
Je partirai sans bruit
Comme un homme qu’on oublie
Daniel Tahl
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Photo : Martine Roffinella©