Oradour 

Dans la rosée d’une aube en deuil
Coule une rivière de sang carmin
On entend le vent dans les feuilles
Qui se faufile comme un chagrin

Cannes en sureau, bouchons de liège
Péchaient la joie et les goujons
Les rires des enfants en arpèges
Chantaient aux oiseaux des chansons

Loin du bonheur en papillote
Le malheur produit d’autres sons
Bien ordonné, le bruit des bottes
L’acier des casques et l’écusson

Debout sur la place du village
Par une fatale convocation
Il t’ont arraché cet ouvrage
Qui fait de vivre une raison

Fallait-il qu’ils soient des hommes
Pour mettre ainsi feu à la vie ?
Pour faire du mal une couronne
Que même le diable leur envie

Et moi je marche doucement
Dans ce musée des âmes perdues
En silence je bois mon tourment
Poupée brûlée, cuillère tordue

Qu’y ai-je à voir, dans ces décombres ?
Au grand cimetière des âmes perdues
Errant dans le royaume des ombres
Mes émotions se mettent à nu

Un jour aussi je brulerai
Et nous nous reverrons peut-être
En attendant je brûle pour toi
Qui remplis d’amour tout mon être

Daniel Tahl
Tous droits réservés 2018

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Une pensée sur “Oradour ”

  1. Ce village montre déjà la haine humaine. Brûler les boulangers dans leur four à pain bruler le peuple dans l’église Fusiller dans la grange etc etc

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